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Cette Compagnon du Tour de France offre son chef-d’œuvre au château de Villandry

10 avril 2021
Elsa Berthelot, 24 ans, dans la cour d’honneur du château de Villandry où sa vasque a remplacé l’ancienne.
Elsa Berthelot, 24 ans, dans la cour d’honneur du château de Villandry où sa vasque a remplacé l’ancienne.
© (Photo NR, Julien Pruvost)

Compagnon du Tour de France, Elsa Berthelot a offert son chef-d’œuvre au château de Villandry. Un lieu déterminant dans sa vocation de tailleur de pierre.Une évidence : le chef-d’œuvre d’Elsa Berthelot ne pouvait que se tenir à cet endroit, la cour d’honneur du château de Villandry, arpentée depuis sa pas si lointaine enfance. Elle y venait déjà souvent avec l’école. Chaque coin et recoin, presque chaque pierre, lui sont familiers ; à elle comme à son père, l’homme à tout faire du monument, un œil affûté, mais aussi des mains et de la jugeote pour tout réparer.
Cet amour des pierres a conduit Elsa à comprendre assez vite qu’elle en ferait son métier. À 17 ans, elle quitte le lycée Choiseul, à Tours, pour suivre un stage dans le Loir-et-Cher, un apprentissage à Bourgeuil puis rentre chez les Compagnons pour faire son tour de France : Bordeaux, un an au Québec, Troyes, Lyon, bientôt la cathédrale de Strasbourg.


Mille heures de travail pour cette vasque de 800 kgSes week-ends, les soirées de l’an dernier, elle les a consacrés à son chef-d’œuvre : une vasque Médicis avec tête de bélier et guirlande, pour remplacer celle du château, fendue, entreposée dans un souterrain. « Elle aurait été offerte par l’entreprise chargée de la grande restauration des façades en 1914. Elle a été créée à partir d’un dessin de Javier de Wynthusen, le peintre et créateur de jardins. Monsieur de Carvalho, le propriétaire, a une photo de son grand-père devant la vasque, en 1933 », indique Elsa.
D’abord, elle a travaillé sur ordinateur pour le dessin, un peu de modelage, réfléchir à la forme. Puis le bloc d’1,6 t de pierre de Lavoux (Vienne), dégrossi en deux cylindres, est arrivé. Mille heures de travail ont été nécessaires pour arriver à la vasque de 800 kg, fine à sa base avec seulement 16 cm de diamètre contre 1,16 m dans la partie supérieure. « Il fallait mettre de côté toute l’appréhension, travailler cette pierre calcaire, fine, tendre. La voir me remplit de fierté, mais aussi de reconnaissance envers le château pour m’avoir fait confiance. Ce cadre exceptionnel a joué un rôle dans ma vie. Donner ce travail de réception correspond à un remerciement, à une façon de laisser une trace aussi. »
Les femmes chez les tailleurs de pierre ? « De plus en plus nombreuses. Quand j’ai commencé le Tour, il y en avait une dizaine, contre une trentaine maintenant. Au début, c’est un peu dur physiquement, puis on se muscle et la motivation fait le reste. »
Après sa dixième et dernière année du Tour, Elsa compte revenir en Touraine où elle a déjà acheté une grange à retaper, à Azay-sur-Cher. À terme, elle aimerait créer son entreprise. Et se consacrer à son autre passion, les anciens véhicules militaires anciens. Là aussi, une histoire de famille.

Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/villandry/elsa-offre-sa-sculpture-au-chateau-de-villandry

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